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Eaux matricielles.


Profonds traits de diamant, de la terre pur sang,

Tu creuses loin en son ventre au gré des lits couchants,

Des artères de pierres dans ses flancs déchirant,

Les strates de calcaire aux tréfonds rougissants,

En lents serpentements et en flots rugissants.

La vie trouva en toi un Berceau ruisselant,

Généreuse et riche de tant d’amours naissants,

Des milliards d’êtres purs, tant de cœurs palpitants,

Les premières symphonies, quelques pas hésitants ..

Aux sources de l’envie, nouveaux commencements.

Le monde fût conquis de tes désirs d’enfants,

Nourrice fabuleuse aux eaux amples, allaitant,

La féconde création de tes rêves éclatants,

De tes chimères fertiles, puissantes marées semant,

Les semences de lumière qui combleront le temps.

Aux profondeurs obscures, abysses frissonnants,

De mystères merveilleux ou de monstres effrayants,

Combien donc s’inclinèrent à tes flux si puissants,

Conscients de l’éphémère sous tes pouvoirs changeants,

Tantôt si douce et mère ou domptant les titans.

Maîtresse des nuages et si loin voyageant,

Il nous arrive encore d’oublier bien souvent,

Tes formes et tes alliés qui t’emportent vaillamment,

Funambule des vertiges, promeneuse des vents,

Si haut dans les nuées où tes sœurs retrouvant.

Cette mémoire gravée que dans tes eaux, germant,

Nos retours nous rappellent à ton ventre océan,

Universel passage de tant d’êtres inscrivant,

L’alliance de nos âmes et tes flots maternants,

Et nos corps ne sont faits que de gouttes de ton sang.

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