top of page

Conte des Arbres Ô Mille Magies :

Kuan-Yin, La Déesse au lotus

Il était une fois, une Déesse nimbée d’une lumière rose irisée, on la nommait KUAN-Yin. Assise au cœur d’une fleur de lotus ou terrassant un dragon, ainsi apparaît-elle dans une certaine partie du monde, « Grande Mère », Déesse de la Compassion... 

Kuan-Yin regardait avec désolation et depuis fort longtemps, ce monde et les hommes qui peuvent être les enfants si terribles de cette Terre. Elle remarquait aussi que de plus en plus souvent, les arbres, les forêts, les êtres qui les peuplaient, se mourraient peu à peu de toutes ces souffrances qui se diffusaient jusque dans le firmament. Tous se désespéraient. Les arbres notamment gémissaient fort, nul ne les remarquaient plus… Ils disparaissaient peu à peu.. Les grands bois diminuaient, ils tombaient malades… Mais qui s’en souciait désormais ?

Tim-O-Tato

Ils se languissaient de ces époques où ils se sentaient vivants, aimés.. Où ils faisaient partie de la vie des hommes qui fêtaient alors les saisons, les moissons… et aussi les grands moments de l’année et de leurs vies, autour d’eux, avec eux.. Des temps où ils savaient remercier la terre de ses bienfaits. Ces hommes, qui aujourd’hui semblaient les avoir oubliés.

Il n’était pas rare avant, de voir quelqu’un réfléchir sous leurs ombrages, pleurer aussi quelquefois… Certains se confiaient à eux ou leur demandaient du courage, ce qu’ils offraient toujours  bien volontiers.

Combien d’amoureux n’ont-ils pas vu s’embrasser sous l’ombre complice de leurs feuillages ? Combien de serments gravés au plus épais de leur écorce, scellant des amours au goût d'éternité, les essences sylvestres embaumant alors les lèvres des amants enlacés.. 

​

Les arbres aiment beaucoup les femmes et les hommes de cette Terre. Il faut dire qu’ils les connaissent depuis longtemps.. Depuis ces époques où les tous premiers se réfugiaient bien souvent apeuré, dans la protection de leurs branches hautes et se nourrissaient surtout de leurs fruits. C’était un temps où ils ne ne disaient pas toujours qu’ils étaient trop occupés ni qu'ils étaient pressés.. si pressés.. De quoi d'ailleurs ? Par qui ?

Kuan-Yin attendait depuis une éternité maintenant que les humains de cette Terre grandissent enfin et reviennent, ne serait-ce qu’un peu, vers cette nature qui se languissait tant d'eux et de leurs attentions.

Elle savait aussi que si les arbres  mourraient les rivières pourraient elles aussi s’arrêter de couler, les oiseaux cesser de chanter … Ne serait-ce pas alors la pire des catastrophes ?

Elle décida alors de ne plus attendre et d’aller, ainsi que d’autres messagers, parler à quelques uns de ces enfants terribles.

 

Christophe Ronel

Sue Halstenberg

« Réveillez autour de vous ces temps qui ne sont pas si anciens où les femmes et les hommes de cette Terre communiquaient et vivaient en harmonie avec elle. Recréez des fêtes et des gestes autour de nos chers arbres, ces grands amis qui n’attendent que vous. Retissez à votre façon ces liens qui se sont dénoués, osez à nouveau les aimer ! Et ne doutez pas qu’ils transmettront à leurs semblables, à tous les êtres des forêts, des prairies et des bois ce merveilleux message. Car ils sont une part infinie de vous comme vous êtes tout autant une part de ce qu'ils sont... Les renier serait alors vous renier vous mêmes.

Et de même que les oiseaux s’envoleront avec cette promesse renouvelée, le vent l’emportera sur ses ailes d’argent, l’eau si précieuse aussi au gré de ses flots, saura la déposer dans les mers les plus éloignées, les océans les plus profonds, jusqu’à la plus petite gouttelette dont sont faits les nuages. 

Danse du feu - Vladimir Kush

Ces enfants là étaient particuliers, car ils aimaient profondément les arbres, les grandes forêts, les rivières, et toutes ces vies bruissantes qui naissent et vivent en leurs seins.. Ils souffraient beaucoup eux aussi de toutes ces agonies et n'avaient pas oublié les serments sacrés du passé. Ils connaissaient les esprits de la nature et savaient que les êtres et les énergies précieuses existent. L''on disait souvent d'eux qu'ils étaient "différents", car ils portaient toujours l'innocence dans leurs cœurs. Ils savaient entendre les mélodies du vent et comment danser dans leurs tourbillons enchanteurs. Dés lors, ils ne furent pas surpris des mots qui leur furent dits.

 

 

mysskatkouta

Car il est dit que si des mots, des gestes de colère et l’indifférence créent sans nul doute la désolation, les chants et les mots d’amour peuvent semer les graines de la Vie, celle si précieuse tressée de joie et de beauté. » 

 

Depuis, les enfants de cette Terre sont de plus en plus nombreux à rire et à chanter à nouveau autour de ces arbres grands et petits. Les branches se couvrent alors de rubans aux couleurs d'arcs en ciel, porteurs de vœux et de belles espérances. Et il se murmure  désormais, jusque dans la plus profonde des forêts et au cœur même des villes qui ne sont plus si hostiles.. Que les grands enfants sont devenus plus sages. Qu'ils les aiment à nouveau et se rappellent enfin.

 

Qu’ils ont retrouvé l’Arbre Magique qui se trouve tout au fond d’eux,

celui dont les racines tissent entre elles les trames de chaque vie, même la plus infime de notre si belle Terre.

 

Persea.Sia

Medusa's Garden - RemixingLife

bottom of page